Échos – du monde de la danse
La couverture :
John Neumeier et la grande musique
La lumière magique de l’abîme
Patrick Dupond, une étoile s’est éteinte
En scène (critiques) :
Compagnie Chiasma
Ballet de l’Opéra de Rome
Ballet de l’Opéra de Paris
The Royal Ballet, Londres
Thèâtre Massimo de Palerme
Ballet de l’Opéra de Lyon
Yvann Alexandre
Batsheva Dance Company
Balletto di Roma
Ballet du Capitole de Toulouse
Un peu d’Histoire
1931, la naissance du Royal Ballet
Vus de près
Maurice Béjart
Vie et légende
La Camargo et Marie Sallé
Multimédia : TV, Web, Dvd, Cineéma...
Éditorial
Castor et Pollux étaient enfants d’une même mère, mais si le père de l’un d’eux était Zeus, celui de l’autre était un simple mortel. L’un était donc destiné à l’immortalité et à l’Olympe, l’autre au monde souterrain des défunts. Les deux frères ne voulant de cette condition, Zeus leur permit de vivre chacun à son tour: un jour l’un dans la lumière et l’autre dans les ténèbres, et le lendemain l’inverse.
À cette époque inouïe, c’est le sort des deux Dioscures de la danse, le théâtre et l’écran. Ils alternent, selon les règles dictées d’en haut: au théâtre, quand cela est possible, sinon, chez soi, où l’on assiste aux spectacles en streaming sur son petit écran.
Nous sommes, entre-temps, sur le point de nous habituer au plus jeune des deux, l’écran, et nous y trouvons même quelques avantages. Tout d’abord, pour les artistes, qui bénéficient d’une diffusion plus large (les spectateurs via streaming sont beaucoup plus nombreux que ceux qui prennent place pour quelques soirées dans une salle de spectacle). Pour le public, ensuite, en mesure de découvrir un vaste éventail de spectacles auxquels il n’aurait jamais vus sans voyager sans cesse.
Pour le moment et en principe, rien de tout cela ne diminue le travail de création des chorégraphes, des danseurs et des compagnies; en effet, il faudra tout de même créer, répéter et danser réellement pour capter et diffuser un spectacle. Cela se fera éventuellement en direct, par le live-streaming (qui permet de revivre à la maison le frisson d’une première) en diffusant dans le monde entier les artistes créant un spectacle devant une salle vide. Certes, l’émotion esthétique n’est pas celle que l’on éprouve au théâtre devant un spectacle vivant; mais l’observation et l’évaluation artistique sont identiques, si l’on «sait voir» une interprétation ou une œuvre chorégraphique ; à l’écran ou sur scène, rien ne change.
BALLET2000 s’efforce d’observer ce qui se passe dans le monde de la danse et d’en rendre compte d’un point de vue a minima critique. Donc, même si c’est à contrecœur, il faut faire de nécessité vertu et admettre qu’une œuvre chorégraphique vue en streaming peut être légitimement observée, appréciée ou critiquée. Comme nous le faisons déjà, par ailleurs, avec les vidéos.
Qu’est-ce que cela change alors pour notre revue? Presque rien du point de vue des contenus, des textes et des photos; il s’agit d’un compte-rendu du monde de la danse et du ballet, tel qu’il est en réalité à un moment donné. Avec l’avantage – petite consolation – qu’elle est à la portée de tous, que nous soyons critiques, professionnels ou spectateurs, simplement en naviguant sur notre ordinateur. En attendant, évidemment, de pouvoir nous rendre aussi au théâtre. Mais prenons garde à ce «aussi». Quelqu’un restera chez soi.
Alfio Agostini